L'histoire du Couvent des Dominicains

L'histoire du Couvent des Dominicains
Les Dominicains ont fait l'acquisition du domaine en 1865. Suite à cela, le couvent connaîtra diverses périodes d'occupation et d'abandon par les religieux de la congrégation, consécutifs aux aléas politiques, avant leur départ définitif en 1958.
Tout au long de son existence, il restera cependant principalement affecté soit à l'enseignement, soit à l'accueil de malades et convalescents.
L'occupation du couvent par les Dominicains
En 1865, l'installation de la congrégation religieuse dominicaine est motivée par des préoccupations d'ordre éducatives. C'est en décembre de la même année que le prieur de l'Ecole Saint Thomas d'Aquin d'Oullins, deviendra l'acquéreur du domaine.
Entouré d'un vaste jardin, de vignes et terrains agricoles, le domaine se compose d'une habitation de deux étages. Afin de répondre aux besoins de la congrégation, il fût nécessaire d'engager des travaux dans l'ancienne bâtisse, datant probablement du XVIIème siècle, ainsi que la construction d'un nouveau bâtiment qui comprendra une salle capitulaire, un réfectoire, une bibliothèque, des chambres, un cloître ainsi qu'une chapelle.
En 1878, un bâtiment fût construit pour accueillir les femmes en charge des travaux domestiques (cuisine et blanchisserie). Ce bâtiment, manifestement disparu aujourd'hui, était situé en face de l'ancien bâtiment du noviciat, et formait une petite cour, située entre la lingerie et la buanderie.
Jusqu'en 1903 (date de l'expulsion de la congrégation), le couvent est un noviciat où sont formés les futurs pères Dominicains. Le départ forcé des frères et des novices est la conséquence des lois promulguées du décret républicain promulgué en 1880,qui suppriment le droit d'enseigner aux congrégations religieuses non autorisées. Ainsi, les novices se retirent dans le canton suisse de Fribourg, tandis que les frères Dominicains laisseront un gardien pour veiller et entretenir le bâtiment.
Le repos de l'Ouvrière
A partir de 1904 et jusqu'en 1922, en l'absence de la congrégation dominicaine, le couvent est utilisé par le diocèse de Grenoble à des fins de bienfaisance. Pendant la Première Guerre mondiale, le lieu est notamment utilisé pour accueillir les réfugiés.
De 1922 à 1926, il accueille une maison de repos et de convalescence pour les ouvrières des usines textiles, et prend alors la dénomination de "Repos de l'Ouvrière". Il en accueille une centaine. Au retour de la congrégation, le Repos de l'Ouvrière s'installera à Virieu-sur-Bourbre.
Le Petit collège et l'Hôpital
Le diocèse rend le lieux aux Dominicains en octobre 1926, qui reprendront leur fonction d'enseignement, jusque dans les années 1950 où le nombre de novices deviendra trop restreint. C'est ainsi que le Petit collège de Saint-Dominique ouvrira ses portes entre 1939 et 1956. Les enseignants dominicains et laïcs, accompagnés e prêtres séculiers, accueillaient les élèves issus de la région voironnaise. André Gillet, ancien élève, décrit le parc en 1940 : “Dans le parc à côté de la chapelle, un poulailler, un verger, un grand jardin potager, améliorant l’ordinaire des pensionnaires et des moines. Le bassin était un espace de recueillement, mais aussi une piscine !”
En 1956, l'Ecole Saint Thomas d'Aquin d'Oullins se retrouve dépositaire des lieux, mais n'en n'ayant pas l'usage, décide de sa mise en vente. Deux ans plus tard, le centre hospitalier de Voiron en devient le propriétaire pour y installer une maison de retraite. Après 1970, le parc subit des transformations majeures : extension de la maison de retraire à l’ouest du parc, le potager contre la chapelle devient parking, puis accueille une unité médicale en 2005. De nouveaux usages apparaissent, avec les jardins partagés à l’ouest du parc. La maison de retraite fermera en 2009.
Avant les travaux pour la maison de retraite.
Après les travaux pour la maison de retraite.
La Chapelle
Le chantier s'échelonne de 1869 à 1870. Conformément à sa vocation conventuelle, la chapelle est divisée en deux parties distinctes, qui sont séparées par le jubé, l'une pour les religieux, l'autre pour les fidèles.
Elle est inaugurée le 14 septembre 1870 et renfermait quatre autels. Par ailleurs, le couvent disposait d'une seconde chapelle, destinée à être utilisée comme salle capitulaire. Elle a été inaugurée le 25 août 1870.
Toutefois, un rapport rédigé 85 ans après sa construction mentionne un état d'inachèvement de la chapelle. Elle serait apparemment restée sans ornements, les chapiteaux et les colonnes n'ayant pas été sculptés, les murs et plafonds ayant seulement été dégrossis à la chaux.
Alors que la chapelle est affectée au diocèse de Voiron, un chemin de croix est installé en 1920. En 1958, la chapelle est restaurée et un chauffage est installé. Jusqu'en 2003, la chapelle reste consacrée et sert au culte paroissial.
Pierre Bossan
Pierre Bossan est l'architecte de la Chapelle. Lauréat du Grand Prix de Rome d'architecture en 1950, il est connu pour son style très personnel d'inspiration néo-byzantine.
Parmi ses nombreuses réalisations, on lui doit, notamment, la basilique de Fourvière à Lyon. Il est également à l'origine de la création d'une école d'art religieux qui formera toute une génération d'artistes.
C'est à Charles-Marie Franchet que revient la charge de coordonner l'ensemble du chantier du Couvent. Il est également l'architecte de la Chapelle Brunerie à Voiron.